Tout ça pour une peluche
Héloïse a adopté Patapouf il y a 3 ou 4 ans. Un petit chien, sympa, bouclé, qu'elle a choisi sans qu'on sache trop pourquoi parmi le troupeau de doudous qui jonchait son lit. Le processus a été difficile à suivre, au demeurant. Moi, j'avais bien quelque préférence, que je tentais de lui refiler discrétos pendant que je l'allaitais. La seule chose que j’ai gagnée dans l’opération a été une brillante réflexion de Mon Mec (« Si tu crois que tu vas aussi pouvoir choisir ses mecs... »). Je n'ai jamais répondu, j'attends juste quelques années histoire de voir comment il va réagir au premier Jules qui va se pointer (hé hé la revanche est un plat qui se mange froid).
Bref, dans la littérature psycho-pop maternelle, Patapouf est désigné comme étant l’objet de transition, c’est à dire une sorte de "substitut parental qui aide l'enfant à devenir indépendant et à vivre sereinement la séparation d’avec les parents" (!). En mots simples, c’est le gardien de la paix familiale.
L'incontournable du dodo, l'indispensable du bobo, le consolateur instantané.
Seulement voilà, jeudi, PATAPOUF A DISPARU !
Or jeudi, c'est ménage. Et la femme de ménage, qui fait en gros ce pourquoi on l'a engagée, range l'entropie (i.e. le MÉGA bordel) qui s'installe chez nous en l’espace d’une semaine. Donc Patapouf a été rangé. Le problème, c’est qu’un objet de transition ne se range pas.
Notre Héloïse, du haut de la sagesse de ses 5 ans, a été, il faut l’avouer, plutôt stoïque sur ce coup-là. Plus que Mon Mec et moi, partis en mode recherche intensive du doudou-gardien-de-la-paix dans toute la maison (en notant que la poupoune-stoïque avait tout de même curieusement décalé ses heures de coucher de 8h à 10h30).
Finalement, 2 jours plus tard (et l’entropie revenue du coup– record !- dans le même laps de temps), la trace de Patapouf a été retrouvée. Dans un sac plastique, rangé (« marlènisé », c’est un nouveau verbe qu’on a inventé en hommage à notre rangeuse en chef) dans l’armoire.
Vous dire la joie (la transe ?) d’Héloïse à la vue de son doudou-perdu-de-vue-et-retrouvé est quasi-indescriptible. Mais peut-être pas autant que notre soulagement.