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Le Blog de CL
15 décembre 2008

Aux blanches heures de la nuit

2h30 cette nuit – Je me réveille, par ce décalage étrange d’un corps trop fatigué, couché trop tôt et qui ne reconnaît plus la géographie de sa nuit. J’ai parfois ce genre d’insomnies. D’autres aussi, au hasard d’un stress que j’ignore et qui s’exprime de façon nocturne.

Quand le monde disparu l'on est face à soi

J’aime l’intimité de la nuit, seule à être réveillée au milieu d’un silence nouveau, au milieu des bruits atténués de la nuit. Je me souviens quand mes filles étaient bébés, j’ai fait partie de ces rares parents qui ont vécu leur première nuit complète comme un petit déchirement. J’aimais me lever la nuit, retrouver mon bébé vagissant dans son berceau. J’ai vécu de douces heures, ma fille, Alexane ou Héloïse, au sein, à nous bercer toutes deux dans le canapé blanc. Ayant eu des bébés en hiver, leur premiers mois, froids, renforçaient la tiédeur du dedans. Parfois, il neigeait au dehors, qui jetait une lueur pâle dans le salon, que je gardais lumière éteinte.

Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre cent fois

Elles s’endormaient au sein, souvent. Je sentais leur petites bouches téter moins fort, puis lâcher le sein. Je les ai appelées «  mes petites outres pleines » les voyant ainsi repues, bouche ouverte d’avoir trop bu, déjà rendormies. Je les ai souvent gardées contre moi, me suis endormie avec le poids de leur petit corps doucement pesant, leur souffle aux senteurs de lait aigre dans le cou.

Ces paroles enfermées que l'on n'a pas su dire
Ces regards insistants que l'on n'a pas compris

Je repensai à cela cette nuit. A d’autres choses aussi, moins douces, que les heures sombres de la nuit blanche savent si bien amplifier, rendre tragiques, dramatiser.

Ces appels évidents ces lueurs tardives
Ces morsures aux regrets qui se livrent à la nuit

3h40 – Par un curieux hasard, alors que je me sens soudain trop seule, mon cellulaire vibre. Message au milieu de la nuit d’un ami de France.

Ces liens que l'on sécrète et qui joignent les êtres

A chacun ses décalages… Quelques messages plus tard, il me rappelle qu’il est tard, qu’il faut que je dorme. Une douce sollicitude au milieu du sommeil qui revient.

4h00, je me rendors, d’un sommeil à la fois paisible et triste. Au gout d’une étrange nostalgie, pour toutes ces choses qui auraient dû être si simples.

Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard

Jean-Jacques Goldman, « Veiller tard »

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Commentaires
L
C'est tout à fait ça : un corps perdu dans son rythme.<br /> <br /> Par contre, on ne dit pas outre, mais loutre bien sûr o//
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