Parce que Woods n’est pas de bois
Ah là là !! LE sujet d’actualité. On vient de découvrir, horreur malheur, que le beau, jeune, richissime, talentueux golfeur N’était PAS un homme parfait. Merde, on a tellement voulu y croire. Reste plus que Obama pour sauver le puritanisme américain, souhaitons-lui bonne chance.
Hier dans la cafèt’, quelques collègues discutaient de ce sujet aussi tiédasse que le café servi mollement par une machine en fin de vie, dans ce que j’ai cru percevoir – peut-être à tort- comme une sorte de communion d’êtres irréprochables, sans tâche à leur propre blason, unis dans une même juste et saine réprobation devant une telle infamie.
Mais peut-être me trompe-je ? je n’écoutais pas vraiment. Je n’ai surpris qu’une bribe émise avec colère « Ce qui me choque, c’est qu’il y a des enfants impliqués. Il ne se rend pas compte, quand ils seront grands, ils verront ce qu’il a fait sur Internet. Ils le jugeront !».
Pas voulu intervenir. Oui, certes, les enfants de Woods le jugeront. Comme tous les enfants jugent un jour leurs parents, et découvrent, autre infamie-mon-dieu-on-m’aurait-menti, que MÊME nos parents ne sont pas parfaits, qu’ils peuvent aussi commettre des erreurs, voire même (à défaut d’être un bon mari, peut-être est-il un bon père) qu’un parent peut le regretter et s’en repentir. Alléluia.
Perso, dans cette affaire, ce qui m’a choquée interpellée, c’est quand même la mère frappant sur son mari à coup de club de golf. Coté enfants traumatisés, ça me parait plus grave. Ironiquement, la semaine dernière était la semaine d'actions contre les violences conjugales, et dimanche, le 6 décembre, c’était le triste 20ème anniversaire de la tuerie de Polytechnique, repris par beaucoup (je serais même tentée de mettre un genre à beaucoup, repris par beaucoupES donc) comme un symbole de la violence faite aux femmes.
Et là, je m’étonne de constater à quel point ce geste de pure violence conjugale est à peine mentionné, relevé dans les médias. Non, on préfère inviter des sexologues (!) dans des émissions américaines pour juger le gros salaud et expliquer autant de bassesse.
Il ne reste plus qu’à entendre qu’il n’a eu que ce qu’il méritait, que la pauvre, ce n’est pas de sa faute, elle devait être si en colère, tellement humiliée... et on pourra conclure que, plus ça va, moins les choses changent.
Le salaud contre la victime.
Une vision très peu féministe, qui choque mon humanisme.