Pourquoi pas avant ?
Je n'ai jamais fait de musique, comme on dit. Appris à jouer, devrais-je préciser. Pourtant ma mère me l'avait proposé un après-midi. Je m'en rappelle très bien. Nous étions allés, elle, mon frère Marc et moi, au dispensaire du village où nous habitions.
Dispensaire... Hum, je me demande si on utilise toujours ce mot en France. J'aimais assez ce mot, même s'il signifiat visite médicale ou vaccins. Ici, au Québec, on utilise l'acronyme de ces établissements, CLSC - Centre Local de Services Communautaires.
Nous sortions donc du dispensaire et étions passés devant l'école de musique. Ma mère nous avait alors demandés si nous aimerions apprendre la musique. Marc a répond oui, moi non.
Je ne sais pas vraiment pourquoi. Un autre jour, j'aurais tout aussi bien répondre oui. Mais ce jour-là, c'était non. Parce que j'avais 6 ou 7 ans. Parce que je savais qu'il fallait à l'époque la première année de solfège obligatoire (et fastitueuse, de ce qui se disait dans la cour d'école) sans laquelle nous ne pouvions jouer d'un instrument. Parce que j'avais déjà danse et que je n'aimais au fond rien tant que de rester dans ma chambre à lire.
Parce que, parce que, parce que.
Parce que ... je ne sais plus.
Toujours est-il que c'est ainsi que Marc a commencé. Solfège. Piano ensuite. Tout l'univers des gammes, des morceaux appris qu'il jouait très bien. C'était un musicien doué.
Toujours est-il que, logique de fratrie oblige, dans notre famille, nous avions chacun, mes 3 frères et moi, notre activité personnelle et exclusive, notre chasse gardée sans compétition entre frères et soeur. Marc, la musique. Philippe, le judo. Tone, le foot puis les graffitis et les tags sur les murs du lycée la peinture, et moi la danse.
La musique a donc longtemps été cela longtemps : l'activité de Marc. Ensuite, j'ai rencontré Mon Mec, guitariste classique de haut niveau. Conservatoire jusqu'au bout. Les concerts à la salle Pleyel, et tout.
J'ai abordé la musique plus tard, à 25 ans. Mais encore, coté chant, pas coté instrument. J'ai chanté pendant 5 ans dans une chorale. A Paris puis à Montréal.
Et il y a 3 mois, l'idée de "si je ne commence pas maintenant, ce ne sera jamais". Depuis, le solfège, les cours privés hebdomadaires.
Et, quasimement tous les jours, l'apprentissage pas à pas couac à couac note à note du violoncelle.
D'où la nouvelle catégorie.