Tu l'as pas créé, tu le vends
Deux saynètes qui auraient pu être dans la catégorie ma-vie-en-mode-shuffle, si jamais j’avais eu « Tu l’as pas créé tu le vends » d’Elmut Fritz dans mon lecteur de mp3.
Scène I
Magasin chic de la Place Ville-Marie. Une petite robe classique et aussi chic que la boutique. Je repère un modèle du genre qui ne me va jamais, mais que j’essaye à chaque fois parce que « Vous devriez l’essayer, on ne sait jamais ». Je sais très bien que la coupe droite et mon dos cambré ne pourront jamais s’accorder, mais j’aime bien me voir l’espace d’un essayage, fesses serrées, ventre rentré et ma cambrure retenue dans la cabine d'essayage. Chacun ses hobbies. Le vendeur androgyne s'extasie "Elle vous va SUPER bien". De fait, j'approuve. En notant que j'arrète de respirer le temps que je la porte. Je referme le rideau à moitié suffocante, je relâche tout et reprends mon souffle. La silhouette parfaite du miroir en prend un coup, forcément. Je peine même à dézipper la fermeture éclair dans le dos. C'est le genre de robe à ne pas mettre si vous êtes célibataire. A moins d'être contorsionniste. Puis je la rends au vendeur médusé "Vous ne la prenez paaaaas ????? Vous êtes si bêeeeelle !!!". "Ca vous va super bien, vraiment ...", me chanterait Helmut à cette étape-ci.
Scène II
Magasin chick’ de la rue Mont-Royal – J’ai repéré une jolie veste en cuir en vitrine. Je rentre dans la boutique saturée de basses de musique techno qui joue à fond. La blondasse au téléphone vendeuse pianote furieusement sur son cellulaire et m’ignore superbement. Elle daigne se déplacer quand je lui demande si je peux essayer la veste « Vous voulez quelle taille ? ». « Je n’en sais rien, vous suggérez quoi ? ». Elle me jauge du haut de son string et me lance un dédaigneux « Je l’adoore. Moi, je l’ai prise en Small alors pour vous, il faudra bien du Médium ou du Large ». .... Et cette fois, Helmut d'ajouter :
"Ca vous va super bien, vraiment ...
Mais on va quand même essayer 3 tailles au dessus,
Vous serez plus à l'aise"
...