Les gens du jour
De même que je m'interroge à chaque fois que nous traversons un village reculé du Québec ou d'ailleurs ("Mais que FONT les gens qui habitent ici ?"), je me demande ce qui explique la présence de toutes ces personnes dans les rues, les boutiques et les cafés aux heures dites **normales** de bureau. Oh, oui, je sais. Nous ne sommes pas tous des employés contraints au 8 à-8 9 à 5. Il y a les étudiants, les professions libérales aux horaires flexibles, les personnes à la retraite, au foyer, au chomage entre deux contrats, etc... Autant de monde qui peuplent ces heures durant lesquelles, alors que d'ordinaire je travaille, je me sens ... libre !
Car, alors que le (triste) dicton français nous menace avertit que "Le temps, c'est de l'argent.", je préfère l'ambiguité d'une formule anglaise made in CL : "Free time is free" ("le temps libre est gratuit"). Et je m'émerveille de ces heures volées au temps, entre deux entretiens d'une chomeuse consultante entre deux contrats. Je découvre les petits concerts live au Dépanneur Café, à siroter un thé en grignotant un cookie. Je savoure ces longues ballades aux heures ensoleillées et le temps qui s'encotonne (si, ça existe comme mot !) doucement avec cette atmosphère caractéristique annonciatrice de tempête de neige. J'aime le rouge sur les joues des enfants que je croise au parc où je patine. J'aime ce sentiment de totale liberté, à la limite de la culpabilité, à être là et "à ne rien faire".
Ne "rien faire" donc. Sinon ÊTRE LÀ.