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Le Blog de CL
19 mai 2008

Jour de pluie

L’été s’était annoncé prématurément et tout abrutis par les longues semaines d’hiver, on avait voulu y croire. Aussi, la journée de pluie d’aujourd’hui nous a-t-elle un peu pris par surprise. Une de ces journées vaines qui me rappellent les dimanches de mon enfance. Ces journées où l’on ne savait pas trop quoi faire après avoir regardé « Starky et Hutch » en début d’après-midi, plus très sûrs de vouloir embrayer sur « L’école des fans » avec dehors la pluie qui tombait. Incessante et obstinée. Comme aujourd’hui.

Aujourd'hui, on a fait ce qu’une telle journée commandait, à savoir du ménage. Le truc remis depuis des semaines, du ménage dans la chambre des filles... Tri des milliers de doudous accumulés en sept ans, poubellisation du micro-bordel, comme ces demi-oeufs en plastique Kinder, ces jouets Mc Do, ces perles célibataires ou ces puzzles 24 pièces à qui il n’en reste que 21... Le genre d’activité à rendre une promenade sous la pluie tentante, sinon salvatrice.

La corvée terminée, je suis donc sortie, musique dans les oreilles et capuche rabattue largement sur le visage. J’ai tracé dans les rues désertées de Montréal, sans but précis.

pluie

C’est au coin Mont-Royal et St Denis que je l’ai croisé, et que je l’ai suivi le temps de quelques blocs, par le pur hasard de nos pas qui ne menaient nulle part mais qui allaient dans la même direction.

Je ne l’ai pas remarqué tout de suite, trop absorbée par la vue de mes pas sur le pavé mouillé et les gouttes d’eau qui refroidissaient mon jean’s. Il avait l’air jeune, la vingtaine peut-être. Tête nue sous la pluie qui tombait drue et froide, c’est ce qui m’a frappé, car il aurait pu se protéger avec la capuche de son sweat noir qui lui battait dans le dos. Il m’a rappelé mes promenades d’ado, que je faisais ainsi, tête nue sans capuche ni parapluie, en été, les jours d'orages, en Provence. Il y avait un coté grandiose quasi wagnérien, et surtout – oui, je l’admets maintenant...- bêtement romantique à la chose.

Pour le jeune homme, je me suis demandé si c'était voulu, pour se réveiller d'une mauvaise nuit par exemple, ou s'il avait oublié qu'il portait une capuche ? Je ne le saurai pas. Mais le temps de 2 coins de rues, ce jeune homme m’aura rappelé ces autres promenades, sous d’autres ondées, sous d’autres cieux. Et cela non plus il ne le saura pas.

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