Doublement chiant
J'avoue, j'aime bien le cinéma français. "Les films un peu chiants et prise de tête, quoi" m'a déclaré l'autre jour un ami. Ouais, c'est pas faux.
Hier après-midi, il neige ($%&*(@#$!). Un temps à se mater un film (en plus de faire le repassage, vive la Fête des Mères...), et pendant que les filles cherchent leur film dans la section enfant, je vais voir du coté France. Je regarde les pochettes, je lis le dos des jaquettes. Puis mon oeil tombe sur un titre dont le phrasé me plaît "Par-delà les nuages", une co-production européenne.
Je lis plus attentivement le casting. John Malkovich, Sophie Marceau , Fanny Ardant , Irène Jacob , Vincent Perez, Jean Reno, Marcello Mastorianni, Jeanne Moreau... Hum, intéressant...
Le synopsis ? "Quatre histoires d'amour à travers le regard d'un cinéaste qui se promène dans des villes de France et d'Italie muni d'un appareil photo". Why not ? Ça se tente. On l'tente. FATAL ERROR.
Pire que le cinéma français, le cinéma européen qui se le pète intello. Qui se voudrait livre de Duras et qui n'est que pellicule de Michelangelo Antonioni. Mais le pire. Le pire du pire, c'est ce sentiment de déjà vu, si bien exprimé dans Matrix. Le genre " 'tain mais ça ne dit quelquechose ce film". Outre les histoires d'amour improbables, la lenteur de certains passages, les répliques-'tain-il-a-pas-osé-ah-si, il y a ce sentiment de ça-m'dit-d'quoi.
Et quand Marceau (sublime, toujours sublime, cette femme est divinement belle !) apparait dans ce petit port italien, aucun doute ne persiste "J'ai déjà vu ce film !". Quand elle s'exhibe nue, touffe et seins bien à l'ecran, pendant que son partenaire, Malkovich, s'étend dans une nudité vrillée qui ne laisse rien entrevoir de sa masculinité sinon les replis de son surpoids de quadra, plus aucun doute n'est permis. "J'ai DÉ-JÀ vu ce film !". Je regarde mieux la pochette. Film produit ... en 1995. Bien joué CL !!
Je me rappelle maintenant. 1995, je venais juste d'être diplomée. Première année à bosser à Paris, premier salaire, plus d'études le soir venu. LIBERTAD !! Je passais littéralement ma vie au cinéma. 2 ou 3 fois par semaine. Du coup, ça ratissait large. D'où "Par-delà les nuages", premier énervement visionnement en 1995. Bon-sang-mais-c-est-bien-sûr.
Malgré tout, hier, je l'ai -à nouveau- visionné jusqu'au bout.
Pas une actrice dont on n'ai vu la (belle) intimité. Pas un acteur qui ne se soit vaguement dénudé-je-mets-en-valeur-ma-partenaire.
Pas un instant où je ne me sois dit "Suis-je donc devenue si nord-américaine que cela, si féministe que cela, pour que je m'interroge sur l'intêret d'avoir mis à nu ces-actrices-pas-ces-acteurs ?".
Pas un instant où je ne me sois demandée "Suis-je restée si française que cela, si féministe que cela, pour trouver ces corps de femmes si beaux comparés à leur homologues masculins ?".
Pas un moment où je n'ai approuvé "Quitte à me taper le repassage repasser, autant amortir la location et voir cette semi-daube pseudo-érotique jusqu'à la fin".
Pas une seconde sans que je me sois dit "'tain, il est chiant et en plus c'est la deuxième fois que je me le tape".
Bon.