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Le Blog de CL
7 novembre 2012

Le réconfort inattendu

Ou l 'art de tomber sur les mots qui vous sauveront. Ce sera une phrase, un texte, un livre auquel vous raccrocher. Après qu'elle m'eut quittée, au moment même où je renonçais (one more time...) à écrire, voilà que je retombe tout à l'heure  par hasard sur "Ardoise" de Philippe Djian. Qui m'y explique très clairement ce qui m'arrive :

Je crois que l’on devient écrivain le jour où l’on ne parvient plus à écrire. Le jour où le moindre mot commence à vous poser un problème.

Il faut se résigner. La grâce ne tombera pas du ciel, ou si peu. Avec le temps, le travail et l’obstination, le geste finira par acquérir une vraie souplesse, une vraie légèreté, mais rien ne sera gagné d’avance. Entendre sa propre voix et procéder aux ajustements nécessaires est un exercice difficile, une épreuve de longue haleine.

Il arrive un moment, dont on ne sait s’il faut se féliciter ou craindre le pire, il arrive un moment où les modèles s’éloignent et se dissolvent, sans vous abandonner tout à fait mais vous laissant seul et soit vous êtes devenu un écrivain, soit vous n’êtes rien du tout. Il n’y a que vous pour le savoir. Vous ne serez jamais Cendrars, ni Carver, ni Kerouac. Alors qui êtes-vous ?

Ecrire n’est pas simple. Ecrire est une occupation parfois rebutante, parfois stérile et affligeante, parfois même au-dessus de nos faibles forces, mais elle est la seule qui soit acceptable. Cendrars disait à peu près cela.

Quel lien étrange unit, à travers les livres, les artisans du mot ? Je l'ignore, mais l'envie de métaphysique me prend ce soir, et je reçois et lis ce texte comme on lirait son horoscope. Non pas parce qu'on y croit,  mais parce qu'on a besoin d'y croire.

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