Insomnie astronomique

Il y avait longtemps.

Réveillée au milieu de la nuit car j'avais soif, je me retrouve dans l'incapacité à me rendormir. Je déteste cet état. Ou plus exactement, je déteste par anticipation le réveil qui va finir par sonner bien trop tôt sur une fatigue qui n'aura pas eu le temps de s'évacuer.

Je déteste, donc, tout en aimant l'intimité et la paix que procure la nuit. Aussi les bruits particuliers d'une ville endormie, le silence étonnant du monde qui s'est arrêté, le son des insectes de cette nuit d'été qui me parviennent à travers les rideaux qui dansent devant la fenêtre grande ouverte ...

Puis, je réalise que la pleine lune ! C'est drole car je n'avais jamais fait ce genre de rapprochement avant qu'une amie ne m'en parle ("'tain de pleine lune, je vais encore mal dormir"). Le sommeil perturbé par l'astre au visage rond me paraissait la dernière faiblesse d'un autre âge. Mais force a été d'admettre que je ne pouvais plus décemment nier la corrélation forte, une fois à l'autre, entre mes nuits blanches (l'adjectif parle de lui-même) et le rond éclatant qui brille dans le noir du ciel.

4h40 - J'entends la clochette de la porte de la boulangerie en bas. La journée de l'artisan commence.

Signe incontestable qu'il est temps pour moi de finir ma nuit.