Playdoyer pour la simplicité volontaire
Hier soir, je dois signer la dictée d’Alexane. 5 fautes, pas terrible. Dont 2 fois la même. Il manque le s pour l’accord au présent du tu.
Je demande donc à Alexane de me réciter la règle de conjugaison associée. Je vois ma fille réfléchir intensément, chercher quelque chose visiblement très loin dans les tréfonds de sa mémoire. Puis, pas très sûre d’elle, elle me sort :
- (Alexane et son soupir des grands soirs) Il
faut mettre un s parce que
sinon le tu il n’est pas content et il va faire sa tranche de bacon.
- ???
- …
- ... Qu’est-ce
que tu racontes ?
- (Alexane, découragée) Ben, je ne sais
plus. Si on ne met pas le s avec le tu, le tu il est fâché alors il fait sa
tranche de bacon, j’en sais rien moi.
- (CL, on ne s’énerve pas, ce n’est pas sa
faute) …
- (Alexane, je vais encore me faire engueuler)
…
- Ça
veut dire quoi, d’abord, faire sa tranche de bacon ?
- Ben
j’en sais rien…
- (CL, on respire 2 grands coups et on NE S’ENERVE
PAS CE N’EST PAS DE SA FAU-TE) Ok… Bon, ces 2 verbes, ils sont de quel
groupe ?
- (Alexane,
toujours soupirante mais qui a compris qu’il ne vaut mieux pas aggraver la situation) Du premier groupe.
- Très
bien.
- Pour
accorder le tu au présent, il faut faire quoi ?
- Mettre
un s parce que sinon ….
- STOP.
C’est ça la règle. « Pour le tu au présent , il faut mettre un s aux
verbes du premier groupe». L’histoire du tu qui es fâché, qui fait sa
tranche de bacon (de toute façon on ne sait même pas ce que ça veut dire), c’est
une petite histoire pour te rappeler la règle si tu l’oublies. Mais tu la
connais, la règle. ALORS OUBLIE CETTE HISTOIRE à la con.
- (Alexane, pas convaincue c’est pas comme ça que la
maitresse elle m’a appris) Oui maman.
‘TAIN...
Il
faut arrêter de prendre les enfants pour des demeurés. Il faut arrêter de leur
raconter des histoires pour justifier une règle qui n’a aucune justification.
Le s pour tu, il n’y a pas plus injustifiable. C’est ainsi, c’est con mais si
on ne le met pas , on est un cancre. On ne va pas épiloguer. Apprenons-leur
les choses ainsi. #$%@!
[CL,
restons zen, nous ne sommes que le 15 septembre]
On a eu la
réunion de rencontre avec la maitresse la semaine dernière. Elle nous a dit qu’on
pouvait l’appeler pour discuter avec elle. Et bien, en voilà une n’a pas fini de m’entendre...